Prévenir une infection urinaire

S’il est assez facile de contracter une infection urinaire, il est tout autant aisé de mener des actions préventives visant à éviter son apparition ou limiter les récidives.

L’infection urinaire

L’infection urinaire est une affection banale et sans gravité dans la plupart des cas. Il s’agit d’une infection qui touche l’une des parties composant le système urinaire : la vessie, l’urètre, l’uretère ou encore les reins. Le plus souvent, il s’agit d’une cystite, qui est la forme d’infection urinaire la plus banale. Elle est liée à une contamination par une bactérie intestinale.

Dans d’autres cas, il s’agit d’une urétrite ou d’une pyélonéphrite. La première concerne l’urètre, tandis que l’autre désigne une infection localisée au niveau des reins. Elle est donc la plus inquiétante et doit être traitée rapidement pour éviter toute complication. Les femmes sont davantage touchées que les hommes, même si l’infection urinaire peut aussi concerner les enfants et les personnes âgées.

La fréquence

Si une infection urinaire peut revêtir un caractère exceptionnel, elle peut aussi être « récidivante ». On la considère comme telle si les patients ont au moins trois crises de cystite par an. Les femmes sont aujourd’hui les plus concernées par ce problème souvent anodin, mais très gênant et douloureux.

Le médecin cherchera de possibles antécédents urologiques qui lui permettraient de comprendre le caractère répété des cystites. Ce peut être un reflux vésico-rénal ayant été ou non opéré, une lithiase urinaire (aussi appelé calcul urinaire) ou un cas de vessie neurologique. Le reflux vésico-rénal est une malformation entraînant un reflux de l’urine en direction des reins. La vessie neurologique est, comme son nom l’indique, un trouble d’ordre neurologique qui peut être dû à une maladie telle que la sclérose en plaques ou une atteinte de la moelle épinière.

Cet examen urologique est nécessaire afin de comprendre l’origine des infections à répétition et pouvoir les prévenir en conséquence. Éliminer toute affection similaire permet de ne pas être induit en erreur par les symptômes.

Les facteurs de risque

Il existe des facteurs de risques qui peuvent favoriser le développement et la récidive d’infections urinaires.

Les femmes sont plus souvent touchées par une infection urinaire que les hommes. Les femmes enceintes sont aussi concernées. Lorsqu’on est une femme, il est important de connaitre les gestes à adopter pour limiter les infections urinaires.

L’été, la chaleur demande de boire plus d’eau que durant le reste de l’année. Notre transpiration accrue engendre une élimination important de l’eau stockée dans le corps. Il faut donc boire plus pour éviter l’infection.

La difficulté d’accéder aux toilettes durant les déplacements peut aussi favoriser le développement des bactéries dans le système urinaire. Cela est également le cas durant les voyages organisés et les déplacements en avion. Enfin, les rapports sexuels sont aussi des acteurs favorables au développement de l’infection.

Les actions de prévention

Prévenir les infections urinaires est possible, même lorsqu’elles sont répétées plusieurs fois dans l’année. Il ne s’agit pas de « recettes miracles » capables d’éradiquer définitivement les risques d’infection, mais cela permet de soulager, d’améliorer la fréquence de répétition et dans certains cas, éviter les infections urinaires. Il est donc question de mesures hygiénodiététiques permettant de lutter contre les infections du système urinaire.

Boire de l’eau

L’un des meilleurs moyens de prévenir l’infection urinaire ou de limiter ses récidives est de boire de l’eau en quantité suffisante, chaque jour. Cela revient donc à boire entre un litre et demi et deux litres d’eau afin de rendre les urines moins concentrées et ainsi, limiter grandement les risques de développer une infection. De plus, le risque de développer une infection urinaire est plus important durant les mois d’été. La transpiration est plus abondante et donc le besoin de miction est moins fréquent. Il faut prêter une attention particulière à sa consommation d’eau durant les fortes chaleurs.

Boire du jus de canneberge

Le jus de canneberge a été reconnu comme efficace contre les infections urinaires. En boire de manière régulière permet de lutter contre les risques d’en voir une se développer ou récidiver.

Ne pas se retenir d’uriner

Il ne faut pas se retenir trop longtemps lorsque le besoin d’uriner se fait sentir : il faut y aller le plus tôt possible. Les bactéries se développent mieux dans l’urine stagnante. Se retenir ne fait que favoriser le possible développement de l’infection urinaire au niveau de la vessie.

De plus, au moment d’uriner, il faut le faire complètement. Cela permet d’éviter qu’un résidu d’urines ne s’installe dans la vessie. Ce dernier serait idéal pour la multiplication de bactérie dans l’urine.

Uriner après les rapports sexuels

Les rapports sexuels peuvent favoriser l’entrée des bactéries dans l’urètre de l’homme, comme de la femme. Il faut donc prendre soin d’uriner systématiquement après les rapports. Ce geste permet de chasser les bactéries potentiellement présentes dans l’urètre et en voie de remonter en direction de la vessie. Il est aussi possible que les épisodes répétés de cystites surviennent après les rapports. Cela suggèrerait que ces derniers les favorisent, et en seraient à l’origine.

Opter pour de bons sous-vêtements

Les cystites à répétition peuvent être favorisées par la matière (synthétique) ou l’ajustement des sous-vêtements (strings par exemple). Le frottement et la transpiration favorisent le développement des bactéries et leur prolifération. Si une personne est sujette à ces récidives d’infection, il lui faut privilégier des sous-vêtements en coton.

Favoriser une hygiène intime douce

Pour éviter de contracter une infection urinaire, ou en limiter les récidives, il est préférable d’éviter de pratiquer sa toilette intime plus d’une fois par jour. Il est déconseillé aux femmes de pratiquer la douche vaginale, afin d’éviter de perturber la flore vaginale. De plus, les produits pour le bain et les produits intimes parfumés ne sont pas conseillés pour lutter contre les infections urinaires. Un produit doux, uniquement réservé à un lavage externe sera à privilégier. Il devra présenter un pH de 5 à 7. Enfin, les produits antiseptiques sont uniquement réservés pour les cas d’infection.

D’autre part, après avoir émis des selles ou avoir uriné, il faut adopter un bon geste d’essuyage d’avant en arrière. Ce dernier va donc du vagin jusqu’à l’anus. L’effectuer dans le sens inverse favorise le déplacement des bactéries en direction de l’urètre. Ensuite, il faut se laver les mains avec du savon et de l’eau.

Les mesures d’hygiène pendant les règles

Durant leurs menstruations, les femmes devront prendre soin de changer suffisamment régulièrement leur protection externe ou leur tampon. Conserver une protection trop longtemps peut favoriser le développement des bactéries. En plus de risquer la contamination du système urinaire, les protections peuvent être à l’origine d’un choc toxique.

Lutter contre la constipation

La constipation favorise le développement des bactéries intestinales. En effet, les selles stagnent au niveau du rectum et favorisent ainsi la prolifération des germes. Il faut donc faire le nécessaire pour limiter et lutter contre la constipation, notamment si elle est régulière. Les repas doivent être pris, si possible, à horaires réguliers et une activité physique récurrente permettra de réguler le transit.

Ne pas pratiquer l’automédication

Si les cystites se répètent, il faut éviter d’avoir recours à d’anciens médicaments, dont l’efficacité peut être douteuse. Parfois, ils ne font que masquer les symptômes au lieu de les traiter, ce qui peut favoriser le risque de complications et donc de pyélonéphrite. Les durées et les doses de traitement sont aussi à respecter afin de ne pas laisser les bactéries reprendre leur prolifération.

Il existe des remèdes naturels qui permettent d’éviter les récidives, mais elles ne suffisent pas toujours à remplacer le traitement médicamenteux notamment si l’infection est installée.