Les infections urinaires touchent principalement les femmes, et n’épargnent évidemment pas les femmes enceintes. 10 % d’entre elles sont généralement concernées durant leur grossesse. Elles peuvent être repérées et traitées, mais peuvent aussi être prévenues grâce à de simples mesures.
L’infection urinaire
Une infection urinaire est déclarée lorsque l’urine contient des bactéries, alors qu’elle est normalement stérile. Elle peut donc concerner l’ensemble des parties composant le système urinaire : les uretères, les reins, la vessie, l’urètre… Il en existe trois types : la cystite, la pyélonéphrite et l’urétrite. La cystite était la forme d’infection urinaire la plus courante. La bactérie intestinale nommée Escherichia coli est tenue pour responsable de 75 à 80 % des cas d’infection urinaire.
Les causes de l’infection
Les femmes sont plus susceptibles d’être victimes de cette forme d’infection en raison de leur anatomie. En effet, chez la femme, le méat urinaire et l’anus sont très proches, ce qui expose d’autant plus l’urètre aux bactéries intestinales. D’autre part, l’urètre est plus large et court chez la femme que chez l’homme. Ainsi, les bactéries ont plus de facilités à parvenir jusqu’à l’urine, où elles se développent.
La méthode de contraception, la ménopause et les habitudes d’hygiène peuvent aussi jouer un rôle dans la prolifération des germes et donc, de l’infection.
Mais les femmes enceintes sont aussi vulnérables à ce type d’infection. Les modifications anatomiques et physiologiques qui s’opèrent durant la grossesse sont favorables au développement de l’infection. En prenant du volume, l’utérus comprime les voies urinaires et peut engendrer un phénomène de stagnation au niveau des liquides. Enfin, les changements hormonaux qui surviennent peuvent aussi favoriser la prolifération des germes dans le système urinaire.
Infection urinaire durant la grossesse : les symptômes
L’infection urinaire peut être dangereuse pour la femme enceinte et son bébé. Plus tôt les symptômes sont repérés, plus vite les traitements peuvent agir.
Chez la femme enceinte, les symptômes de l’infection urinaire sont généralement les suivants :
- Douleurs dans le bas ventre ou sensation de pesanteur ;
- Sensations de brûlures et douleurs au moment de la miction ;
- Multiplication des besoins d’uriner ;
- Urines troubles, hémorragiques et malodorantes ;
- Fièvre isolée.
Lorsque l’infection évolue en pyélonéphrite, les symptômes sont encore plus forts :
- Frissons ;
- Fièvre intense ;
- Vomissements ;
- Douleurs dans l’abdomen, les organes sexuels ou le bas du dos ;
- États grippaux et altération de l’état général.
Prévenir les infections urinaires
Pour les femmes enceintes, il est important de limiter les risques pouvant porter atteinte au bon déroulement de la grossesse. Pour éviter de développer une infection urinaire, elles peuvent donc prendre des mesures préventives.
Limiter les risques d’infection d’urinaire
S’hydrater et boire de l’eau en quantité suffisante est important durant la journée. Les femmes enceintes pourront aussi consommer occasionnellement des boissons drainantes comme le jus de canneberge, qui est idéal pour remédier aux infections et limiter les récidives. Il ne faut pas non plus réprimer les envies d’uriner trop longtemps. Une urine stagnante est favorable au développement des bactéries. Enfin, il faut aussi lutter contre la constipation.
Prévenir l’infection urinaire chez la femme enceinte
Après être allées aux toilettes, les femmes devront prendre soin de s’essuyer d’avant en arrière pour éviter de faire entrer en contact les bactéries avec l’urètre. Les régions vulvaires et anales doivent aussi être nettoyées quotidiennement, de manière douce afin de ne pas causer de dommages aux muqueuses. Les produits ne devront pas être agressifs et il faut limiter, voir même éviter, d’utiliser des produits pour le bain pouvant irriter la peau.
D’autre part, les femmes doivent uriner sans attendre après un rapport sexuel. Elles pourront aussi utiliser du lubrifiant soluble à l’eau pour ne pas agresser les muqueuses.
Traiter l’infection urinaire durant la grossesse
Chez la femme enceinte, l’infection urinaire peut être dangereuse. L’identifier et la traiter le plus tôt possible est une priorité.
Examens
Qu’il y ait ou non présence de symptômes, les femmes doivent se faire contrôler régulièrement par leur médecin ou sage-femme durant la grossesse afin de détecter et traiter sans attendre les infections urinaires. De ce fait, les complications sont très rares. Si la bandelette urinaire utilisée pour l’examen révèle la présence d’une infection, alors un examen cytobactériologique des urines sera très certainement pratiqué. Il permet d’identifier la nature de la bactérie à l’origine de l’infection.
Traitements
En règle générale, le traitement de l’infection est assez simple chez la femme enceinte. Un antalgique et des antibiotiques spécifiques à la grossesse sont donnés à la future mère. Comme l’infection due à la bactérie Escherichia coli est la plus courante, les médecins décident souvent de prescrire des antibiotiques spécifiquement dirigés contre elle avant de recevoir les résultats de l’examen. Ils adaptent ensuite le traitement selon les résultats.
Si une pyélonéphrite survient, alors une hospitalisation est courante. Le traitement antibiotique se fera alors par voie veineuse et donne le plus souvent de très bons résultats.
Évolutions possibles
Lorsqu’elle est mal traitée ou non traitée, l’infection urinaire (cystite ou urétrite) peut évoluer en pyélonéphrite, qui est une infection du rein. Chez les femmes enceintes (ou non), une infection des reins non traitée peut entraîner la septicémie : cela se produit lorsque les germes atteignent le système sanguin. Le choc septique devient alors possible.
Pour les femmes enceintes, l’infection urinaire sous toutes ses formes présente un risque pour la mère et l’embryon. Leur santé est donc menacée, et cela peut entraîner un accouchement prématuré. C’est pour cette raison que les médecins, sages-femmes et gynécologues prêtent autant attention à cette forme d’infection durant la grossesse.
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