Elle est souvent nommée dans les causes possibles des infections urinaires. L’Escherichia coli est une bactérie nécessaire au microbiote intestinal, mais qui peut toutefois provoquer des infections. Zoom sur une bactérie aux effets variés sur l’organisme.
L’Escherichia coli : une bactérie, plusieurs souches
L’Escherichia coli est une bactérie qui compose près de 80 % de notre flore intestinale. Il faut toutefois préciser qu’il existe différentes souches d’Escherichia coli, qui pour certaines sont nécessaires au fonctionnement de notre microbiote intestinal. D’ailleurs, elles interviennent dans la production de vitamine K et empêchent le développement d’autres bactéries. Les « bonnes » souches d’Escherichia coli jouent un rôle dans la protection contre les attaques bactériennes !
Or, d’autres souches d’Escherichia coli peuvent être plus nocives et certaines d’entre elles peuvent être à l’origine d’infections, dont les degrés de gravité sont variables. Ce sont ces souches pathogènes qui sont à l’origine des infections à l’Escherichia coli et des maladies qui en découlent. Elles n’ont pas toutes les mêmes modes d’action ni les mêmes modes de contamination.
Les infections à l’Escherichia coli
Les infections les plus courantes à l’Escherichia coli sont l’infection urinaire (80 % des cas de cystite), les gastro-entérites et les colites hémorragiques. On distingue cinq divisions de souches pathogènes d’E. Coli :
- E. coli entéro-invasif (ECEI) est à l’origine des syndromes dysentériques (qui provoquent d’importantes diarrhées) qui peuvent aussi évoluer en dysenterie.
- E. coli entéropathogène (ECEP) est une bactérie capable de provoquer des gastro-entérites infantiles (en particulier chez les enfants de moins de 2 ans).
- L’E. Coli entérotoxique (ECET) est à l’origine de la « turista », cette souche d’E. Coli provoque aussi des diarrhées aqueuses aiguës et une déshydratation chez les enfants âgés de moins de 3 ans.
- E. coli entéroagrégatif (ECEAgg) qui génère des retards de croissance ainsi que des diarrhées au caractère persistant.
- E. coli entérohémorragique (ECEH) provoque des colites hémorragiques.
Les modes de contamination à l’E. Coli
Comment les bactéries Escherichia coli nous contaminent-elles ?
Infections urinaires (cystites)
Pour prévenir les cystites, il est important d’avoir de bonnes habitudes aux toilettes. Et ainsi, de faire en sorte que les matières fécales n’entrent pas en contact avec l’urètre. En effet, les infections urinaires sont souvent causées par l’invasion de bactéries dans le canal urinaire et ses différents éléments. Bien sûr, d’autres méthodes préventives peuvent limiter le risque de développement de l’infection urinaire.
Les autres souches d’Escherichia coli
Les autres souches de bactéries responsables de ces différentes infections sont présentes dans les intestins de bon nombre d’animaux et dans leurs selles. Elles peuvent alors contaminer l’environnement et les aliments. La transmission à l’humain se fait par le biais d’aliments contaminés, comme les fruits et légumes mal lavés, une viande mal cuite ou des grains germés mal rincés. Il est également possible que la transmission se fasse par l’eau, puisque certaines souches de cette bactérie survivent dans l’eau : cours d’eau, puits, citernes…
Comment agissent les souches de l’Escherichia coli ?
Lorsque les bactéries pathogènes pénètrent dans l’organisme, elles se logent sur les parois intestinales où se trouvent les bactéries Escherichia coli inoffensives. Elles prolifèrent ensuite dans la flore intestinale et prennent l’avantage sur les bactéries saines de notre organisme. Avant que notre système immunitaire n’ait eu le temps d’intervenir, elles ont déjà causé des dommages plus ou moins importants. Certaines de ces souches sécrètent des toxines alors que d’autres jouent avec nos fonctions cellulaires.
Peut-on prévenir une contamination à l’Escherichia coli ?
Oui ! On peut prévenir les cystites grâce à des protocoles d’hygiène précis et de bonnes habitudes : se laver régulièrement les mains en fait partie. Tout comme le fait de s’essuyer d’avant en arrière après avoir été à la selle. On peut aussi prévenir les contaminations en lavant ses fruits et légumes et en faisant cuire la viande à plus de 70° à cœur. Les enfants en bas âge ne doivent pas manger de produits laitiers au lait cru.